Le Conseil de l’Union européenne prend position en faveur de la science ouverte
Proposées par la Présidence française de l’Union européenne, les conclusions du Conseil sur l’évaluation de la recherche et la mise en œuvre de la science ouverte ont été adoptées à l’unanimité des États membres lors d’une réunion présidée par Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Les conclusions sur l’évaluation de la recherche et la science ouverte ont été négociées au sein du Conseil de l’Union européenne dans sa formation « compétitivité », réunissant les ministres des États membres en charge du commerce, de l’économie, de l’industrie, de la recherche et de l’innovation, et de l’espace. Adoptées à l’unanimité, elles manifestent un engagement politique fort des États membres.
Les conclusions appellent à un effort concerté au sein de l’Union pour réformer les systèmes d’évaluation de la recherche, suivant plusieurs directions : développer une évaluation s’appuyant sur moins d’éléments quantitatifs et sur une approche plus qualitative ; reconnaître, au-delà des publications, la diversité des productions scientifiques ; prendre en compte la diversité des parcours de carrière, l’éthique, l’intégrité, l’égalité des genres ; valoriser les pratiques de science ouverte.
Le Conseil souligne que les chercheurs devraient être étroitement associés à cette réforme, en tenant compte des spécificités nationales et disciplinaires. Il exprime le besoin de transparence sur les critères et les données mobilisés dans les processus d’évaluation, en particulier pour ce qui concerne les bases de données bibliographiques mobilisées dans ce contexte, qui devraient en principe être librement accessibles.
Les États membres appellent également au renforcement des capacités de publication scientifique dans l’espace de l’Union européenne, en coordination avec l’ensemble des acteurs privés et publics. Ils considèrent que la crise sanitaire a mis en lumière tous les bénéfices de l’accès ouvert et immédiat aux publications scientifiques. Inquiets face à l’augmentation de la charge financière liée aux frais de publication, ils appellent à davantage de transparence et à une diversification des modèles économiques de l’édition scientifique.
Enfin, le Conseil reconnaît dans ses conclusions l’intérêt du multilinguisme comme vecteur de diffusion des connaissances scientifiques dans la société, auprès des professionnels, des organisations publiques et privées, des citoyens. Il appelle à respecter les usages linguistiques actuels des chercheurs et à explorer les possibilités offertes pas les technologies de traduction automatique avec post-édition pour favoriser la diversification des langues de communication scientifique.
Ces orientations, alignées avec celles du deuxième Plan national pour la science ouverte lancé par la France en juillet 2021, confortent la France dans la poursuite de sa politique de science ouverte en coordination avec ses partenaires européens.