Publication de l’édition 2024 du baromètre de la science ouverte : progression du partage des données mais moins de communication des résultats des essais cliniques
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publie les résultats du baromètre de la science ouverte 2024. Pour la sixième année consécutive, il mesure le taux de publications scientifiques françaises en accès ouvert. Depuis l’édition 2022, il propose également, des indicateurs relatifs à l’ouverture des thèses, des données de la recherche et des codes et logiciels associés aux publications. Cette année pour la première fois, le baromètre introduit le suivi de l’adoption des politiques de science ouverte par les établissements.
Selon l’édition 2024 du Baromètre de la Science Ouverte (BSO), 67 % des 160 000 publications scientifiques françaises parues en 2023 avec un DOI Crossref, sont en accès ouvert en décembre 2024, soit un taux en légère hausse (+ 1.5 point) par rapport à l’année précédente (Figure 1).
Figure 1 – Taux d’accès ouvert des publications scientifiques françaises, avec un DOI Crossref, parues durant l’année précédente par année d’observation
Source : Baromètre de la science ouverte, CC-BY MESR, https://barometredelascienceouverte.esr.gouv.fr/
Le niveau d’ouverture des publications varie de manière significative d’une discipline à l’autre, avec par exemple 80 % des publications en accès ouvert en Mathématiques et 52 % en Sciences Sociales, mais chaque discipline reste à un taux d’ouverture stable. En revanche, le mode d’ouverture via la plateforme éditeur augmente (52 % des publications; + 5 points) tandis que l’ouverture via archive ouverte stagne (47 % des publications). Il s’agit d’une tendance déjà observée l’an passé qui se poursuit.
En regardant la répartition par type de publication, on constate que le taux d’accès ouvert reste stable, à un niveau élevé, pour les publications d’articles dans une revue (72%). Il a en revanche diminué en ce qui concerne les ouvrages (Figure 2). La généralisation de l’accès ouvert aux publications scientifiques, l’un des axes de la stratégie nationale de science ouverte, reste donc un objectif à poursuivre.
Figure 2. Évolution du taux d’accès ouvert des publications françaises, avec un DOI Crossref, par type de publication
Source : Baromètre de la science ouverte, CC-BY MESR, https://barometredelascienceouverte.esr.gouv.fr/publications/general
Dans le domaine de la santé, la part des essais cliniques qui ont posté un résultat et/ou déclaré une publication scientifique dans un registre public[1] Les essais cliniques sont des recherches conduites sur des personnes humaines impliquant une intervention autre que leur prise en charge habituelle (délivrance d’un médicament, utilisation dispositif médical, acte chirurgical, etc.) en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales. Un règlement de 2014, rend obligatoire la déclaration des résultats des essais cliniques médicamenteux dans un délai de 12 mois après leur achèvement, dans les pays de l’Union européenne. Le BSO considère les essais cliniques médicamenteux et non médicamenteux et les registres publics suivants : ClinicalTrials.gov, registre américain qui répertorie de nombreuses études menées hors des États-Unis, EUCTR et Clinical Trials Information System (CTIS) dans l’Union européenne., dans les 3 années après la fin de l’essai reste faible et enregistre une baisse de 8 points (de 52 % à 44 % des essais partageant leurs résultats dans les 3 ans ; Figure 3).
Figure 3. Part d’essais cliniques enregistrés et terminés ayant posté un résultat et/ou déclaré une publication scientifique dans les 3 ans après la fin de l’essai clinique par année de fin
Source : Baromètre de la science ouverte, CC-BY MESR, https://barometredelascienceouverte.esr.gouv.fr/sante
Parmi les publications parues en 2023 qui mentionnent la création d’un jeu de données, la part des publications qui déclarent sa disponibilité est de 25 %, avec une augmentation de 3 points par rapport à l’année précédente (Figure 4). Il est à noter que la présence de cette déclaration ne garantit en rien le partage effectif des données, mais la hausse de sa présence souligne souligne une prise de conscience de l’importance du rôle des données de la recherche liées aux publications scientifiques.
Figure 4 : Proportion de publications françaises qui mentionnent le partage de leurs données par année de publication
Source : Baromètre de la science ouverte, CC-BY MESR, https://barometredelascienceouverte.esr.gouv.fr/data-code
Concernant les codes et les logiciels, le taux des publications parues en 2023 qui les partagent est de 19 % (stable par rapport à l’année précédente). Le logiciel joue un rôle clé dans la recherche scientifique, dont il est à la fois un outil, un résultat et un objet d’étude. Il ressort d’ailleurs qu’en 2022, plus de 40 % des publications françaises utilisent du code ou un logiciel à des fins scientifiques.
Les indicateurs portant sur les données et les logiciels, issus d’une méthodologie pionnière fondée sur la fouille de textes, sont considérés comme étant en version bêta, ce qui signifie que la méthodologie est toujours en cours de perfectionnement.
Cette année le baromètre publie pour la première fois des indicateurs de suivi des politiques de science ouverte adoptées par les établissements de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En 2024, 57,55 % des établissements considérés ont une politique de science ouverte. Il y a eu une nette augmentation de ce pourcentage, notamment depuis la sortie du deuxième Plan national pour la science ouverte en 2021 (la période indiquée en jaune dans la Figure 5 ; dans la même figure on retrouve en vert, la période du premier Plan National pour la Science Ouverte, entre 2018 et 2021).
Concernant les codes et les logiciels, le taux des publications parues en 2023 qui les partagent est de 19 % (stable par rapport à l’année précédente). Le logiciel joue un rôle clé dans la recherche scientifique, dont il est à la fois un outil, un résultat et un objet d’étude. Il ressort d’ailleurs qu’en 2022, plus de 40 % des publications françaises utilisent du code ou un logiciel à des fins scientifiques.
Les indicateurs portant sur les données et les logiciels, issus d’une méthodologie pionnière fondée sur la fouille de textes, sont considérés comme étant en version bêta, ce qui signifie que la méthodologie est toujours en cours de perfectionnement.
Cette année le baromètre publie pour la première fois des indicateurs de suivi des politiques de science ouverte adoptées par les établissements de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En 2024, 57,55 % des établissements considérés ont une politique de science ouverte. Il y a eu une nette augmentation de ce pourcentage, notamment depuis la sortie du deuxième Plan national pour la science ouverte en 2021 (la période indiquée en jaune dans la Figure 5 ; dans la même figure on retrouve en vert, la période du premier Plan National pour la Science Ouverte, entre 2018 et 2021).
Figure 5 : Evolution du nombre d’établissements qui se sont dotés d’une politique de science ouverte ; l’année de référence est l’année d’une première politique de science ouverte
Source : Baromètre de la science ouverte, CC-BY MESR https://barometredelascienceouverte.esr.gouv.fr/declinaisons/politique-etablissements
Issues d’une enquête menées début 2024 par le MESR (DOI: 10.52949/80 ; voir aussi le billet de blog associé), ces données sont mises à jour ou enrichies par le biais des signalements effectués par les établissements (notamment en écrivant à l’adresse coso@recherche.gouv.fr) et par une veille systématique du ministère.
Pour en savoir plus :
References